dimanche 26 avril 2009

Jules Verne et Apollo 11


En 1865, Jules Verne publiait De la Terre à la Lune chez Hetzel. 5 ans plus tard il en publiait la suite, Autour de la Lune. Dans le passé, j’en avais lu la version pour enfants, mais ce n’est que l’an dernier que je les ai réellement découverts. Je suis resté sans voix. Ces deux livres sont une synthèse époustouflante des connaissances de l’époque dans des domaines aussi variés que la mécanique, l'astronomie, la balistique, la finance, la gestion de projet, la littérature (sur la Lune), la chimie des explosifs, les matériaux... mais ce n’est pas le plus fort : Jules Verne, comme d’habitude, a complètement assimilé ce matériel et en a fait la base d’un thriller haletant et surtout époustouflant de vision. 100 ans avant Apollo 11, Jules Verne avait TOUT prédit :

  • L’action se déroule aux Etats-Unis (à l’époque, il fallait vraiment être perspicace). Il nous dit : « Rien ne saurait étonner un Américain. On a souvent répété que le mot « impossible » n’était pas français, on s’est évidemment trompé de dictionnaire. En Amérique, tout est facile, tout est simple, et quant aux difficultés techniques, elles sont mortes avant d’être nées. Entre le projet Barbicane et sa réalisation, pas un véritable Yankee ne se fût pAjouter une imageermis d’entrevoir l’apparence d’une difficulté. Chose dite, chose faite ».
  • L’ampleur de la tâche, la ferveur populaire et l’organisation du projet ressemblent à s’y méprendre au projet Apollo
  • L’obus conique est remplacé par un projectile cylindroconique qui ressemble à s’y méprendre à la capsule Apollo
  • Il y a trois passagers à l’intérieur de la capsule (si on exclue le chien), comme pour Apollo. Deux Américains mais un Français (le sémillant Michel Ardan) 
  • Il prévoit que le voyage se fera en 97 heures et treize minutes, Apollo 11 aura mis 102 heures pour se poser dans la Mer de la Tranquilité. 
  • La columbiad (le canon qui tirera la capsule) est localisée en Floride, à proximité du Cap Canaveral (il décrit d’ailleurs la rivalité entre le Texas et la Floride, Texas qui est aujourd’hui aussi un haut lieu du spatial)…
  • La capsule de Jules Verne (ci-dessous la gravure de l'époque) amerrit à deux jours de navigation de San Francisco. Celle d’Apollo 11 s’est posée non loin de là, à l’ouest de Hawaï (ci-dessous la mission de récupération par l'USS Hornet)… 


Troublant non ? 
Par rapport aux thèmes développés dans ce blog et dans mon roman, c’est le passage suivant qui m’a le plus ému :

Ces soins donnés, les voyageurs observèrent attentivement la Terre et la Lune. La Terre n’était plus figurée que par un disque cendré que terminait un croissant rétréci que la veille ; mais son volume restait encore énorme, si on le comparait à celui de la Lune qui se rapprochait de plus en plus d’un cercle parfait. 

« Parbleu ! dit alors Michel Ardan, je suis vraiment fâché que nous ne soyons pas partis au moment de la Pleine-Tere, c’est-à-dire lorsque notre globe se trouvait en opposition avec le Soleil. 

- Pourquoi ? demanda Nicholl.

- Parce que nous aurions aperçu sous un nouveau jour nos continents et nos mers, ceux-ci resplendissants sous la projection des rayons solaires, celles-là plus sombres et telles qu’on les reproduit sur certaines mappemondes ! J’aurais voulu voir ces pôles de la Terre sur lesquels le regard de l’homme ne s’est encore jamais reposé ! 

- Sans doute, répondit Barbicane, mais si la Terre avait été pleine, la Lune aurait été nouvelle, c’est-à-dire invisible au milieu de l’irradiation du Soleil. Or, mieux vaut pour nous voir le but d’arrivée que le point de départ. 

- Vous avez raison, Barbicane, répondit le capitaine Nicholl, et d’ailleurs quand nous aurons atteint la Lune, nous aurons le temps, pendant ces longues nuits lunaires de considérer ce globe où fourmillent nos semblables !


C’est pour cette raison que toutes les missions Apollo sont parties avec la pleine Lune ou presque, afin aussi de ne pas à avoir à affronter la glaciale nuit lunaire (les douze astronautes d’Apollo sont toujours repartis avant). La vision du globe terrestre sur le chemin du retour a laissé évidemment un souvenir impérissable aux astronautes.


J’aime aussi beaucoup cette tirade de Michel Ardan, optimiste invétéré :


Mes chers auditeurs, reprit-il, à en croire certains esprits bornés – c’est le qualificatif qui leur convient –, l’humanité serait renfermée dans un cercle de Popilius qu’elle ne saurait franchir, et condamnée à végéter sur ce globe sans jamais pouvoir s’élancer dans les espaces planétaires ! Il n’en est rien ! On va aller à la Lune, on ira aux planètes, on ira aux étoiles, comme on va aujourd’hui de Liverpool à New York, facilement, rapidement, sûrement, et l’océan atmosphérique sera bientôt traversé comme les océans de la Lune ! La distance n’est qu’un mot relatif, et finira par être ramenée à zéro. »


Pour ceux comme moi qui ne savaient pas ce qu’est le Cercle de Popilius, voici la définition du Littré :


Cercle de Popilius, cercle qu'avec sa baguette Popilius Lénas, député de Rome, traça autour du roi de Syrie Antiochus Épiphane, lui défendant de franchir cette limite avant d'avoir répondu catégoriquement à la demande du peuple romain ; d'où, figurément et par allusion, situation dont on ne peut sortir qu'en accomplissant une certaine condition. Il fallait me décider dans deux heures : c'était pour moi le cercle de Popilius.


En conclusion, Jules Verne est vraiment un visionnaire d'exception. Si tous nos soient-disants "érudits" pouvaient être aussi imaginatifs (s'ils en étaient capables, ils n'oseraient de toute façon pas, de peur d'être ridiculisés). C’est dommage en tout cas que Jules Verne ne nous ait pas légué un manuel pour sortir de la crise actuelle !


samedi 25 avril 2009

Les 40 ans d'Apollo 11


Hier soir je me suis rendu à la soirée d’ouverture du Festival Jules Verne au Grand Rex à Paris. Cette année la soirée était placée sous le signe de la Lune afin de célébrer, avec un peu d’avance, les 40 ans de la mission Apollo 11. Malgré de gros points noirs dans l’organisation, la soirée a été vraiment remarquable. Buzz Aldrin (à droite) sur la photo, l’un des trois membres de l’équipage d’Apollo XI avec Armstrong (à gauche) et Collins (au centre), était l’invité d’honneur de la soirée. 


A près de 80 ans, Buzz Aldrin (ci-dessous en discussion avec l'astronaute Jean-Pierre Haigneré) est encore en pleine forme et sillonne le monde pour raconter encore et encore nouveau son extraordinaire odyssée. 


Des astronautes français étaient aussi réunis pour l’occasion (Claudie et Jean-Pierre Haigneré, Jean-François Clervoy, Jean-Jacques Favier et Patrick Baudry, de gauche à droite ci-dessous aux côtés de Buzz Aldrin). Mon appareil photo était déchargé, désolé pour la piètre qualité des photos de cette belle famille.

Ensuite nous avons eu droit à une symphonie (Moon Light) composée et dirigée pour l’occasion par John Scott (compositeur de nombreuses musiques de film dont Greystoke mais aussi de nombreux documentaires de Cousteau).


La musique était synchronisée avec les images du Voyage dans la Lune de Georges Méliès (inspiré des deux romans de Jules Verne auxquels je consacrerai bientôt un post) et des premiers pas sur la Lune. Sublime. 


Il a ensuite prêté sa baguette de chef d’orchestre à Buzz Aldrin qui a dirigé Also Sprach Zarathustra de Richard Strauss, le thème de 2001 l’Odyssée de l’Espace. Très émouvant de l’entendre joué par une cinquantaine de musiciens (les fameux roulements de tambour m’ont donné la chair de poule). 


Enfin nous avons eu droit à la projection, en avant-première en Europe, du documentaire The Wonder of it All de Jeff Roth. Jeff Roth avait constaté que très peu de gens connaissaient les astronautes du programme Apollo (peut-être juste le nom d’Armstrong mais certainement pas l’homme) et qu’il fallait laisser une trace pour les générations futures sur ces hommes qui avaient réussi un exploit insensé. Il a donc interviewé sept (Buzz Aldrin, Alan Bean, Eugene Cernan, Charles Duke, Edgar Mitchell, John Young, Harrison Schmidt) des douze astronautes qui ont marché sur la Lune. Le documentaire fait abstraction de tout l’aspect technique du programme Apollo (que des centaines de documentaires ont déjà retracés) et a laissé place aux hommes, à leurs histoires, leurs peurs, leurs émotions, leurs incertitudes, leurs rêves. Je vous le dis souvent (et c’est l’un des thèmes centraux de ce blog et de mon roman), les astronautes sont des personnes admirables et ce documentaire le fera savoir. J’ai adoré et j’attends avec impatience qu’il sorte en France pour le revoir. La photo sur l'affiche du film est impressionnante. Elle montre bien à quelle point le module lunaire était minuscule et à quel point les astronautes étaient seuls et courageux. De vrais héros. 



Après la projection, il y avait un cocktail où j’ai pu brièvement discuter avec Jean-François Clervoy et Patrick Baudry de mon livre (Clervoy l’avait déjà reçu et Baudry m’a donné son adresse). Je n’ai malheureusement pas pu parler à Buzz Aldrin qui était déjà rentré à son hôtel. J’aurais adoré qu’ils reviennent sur cette extroardinaire interview disponible sur YouTube. En route vers la Lune, à 300 000 kilomètres de la Terre, l’équipage d’Apollo XI a en effet été accompagné par un mystérieux vaisseau… qui selon lui et de nombreux autres experts ne peut avoir été qu'un OVNI. Apparemment ce n'est pas le seul des équipages du programme Apollo à avoir observé des choses bizarres. A suivre.


mercredi 22 avril 2009

Earth Day & Obama


Voici le communiqué de Barack Obama pour le Earth Day aujourd'hui. Bush ne devait même savoir ce dont il s'agissait (peut-être le début de la saison des barbecues dans son ranch de Crawford ?). Tout de même, quel changement !

THE WHITE HOUSE

Office of the Press Secretary
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For Immediate Release                                        April 22, 2009

EARTH DAY, 2009
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BY THE PRESIDENT OF THE UNITED STATES OF AMERICA
A PROCLAMATION

The story of the United States is inextricably tied to our vital natural resources. As we enter a new era filled with challenges and promise, we must protect our land, wildlife, water and air -- the resources that have fueled our growth and prosperity as a Nation and enriched our lives. Doing this not only fulfills a sacred obligation to our children and grandchildren, but also provides an opportunity to stimulate economic growth.

To achieve these ends, no issue deserves more immediate attention than global warming. Scientists have already observed alarming shifts in the natural world, including thawing permafrost, melting glaciers, and rising sea levels.

Climate change presents a serious test for humankind, but it also provides an opportunity for great innovation and adaptation. The United States has risen to such challenges before, and Earth Day inspires us to transcend differences among nations so we may lead the world in protecting our planet from this global threat.

Americans across the country are working hard to help limit the pollutants that cause climate change and reduce their impact on the environment, but we must do more. Individuals and organizations can plant trees, use energy efficient lightbulbs, drive fuel efficient cars, hold clean-up drives, and teach young people about environmental preservation. Small changes in our daily lives can have a big impact on our environment. Individuals can walk, bike, and use public transportation; buy products with less packaging; and recycle and reuse paper, plastic, glass, and aluminum more often. American families can also save money by choosing energy efficient products, turning lights off, unplugging appliances, and cutting back on heating and air conditioning.

Government and business alike must also take serious and sustained action to protect our valuable natural inheritance. Through investments in scientific research and development, and the vigorous pursuit of alternative and renewable energy, we can create millions of green jobs that allow us to reduce greenhouse gases and excel in a competitive global economy. My Administration is committed to increasing fuel economy standards and putting more Plug-In Hybrid cars on the road, weatherizing millions of homes, and catalyzing private efforts to build a clean energy future. My Administration is also working to achieve a comprehensive energy and climate policy, one that will lessen our dependence on foreign oil, make the U.S. the global leader in clean energy technology, and prevent the worst impacts of climate change.

President Theodore Roosevelt emphasized our obligation to future Americans, saying, "of all the questions which can come before this nation, short of the actual preservation of its existence in a great war, there is none which compares in importance with the great central task of leaving this land even a better land for our descendants than it is for us." Heeding President Roosevelt's call, and carrying forward his spirit of determination, we must commit ourselves to protecting our environment and ensuring the health of our planet so we may share the magnificent blessings of our Earth with our grandchildren.

We do this not only to acknowledge the environment's central role in the development of our Nation but also to recognize the strong ecological interdependence among nations. History has shown that as we sow, so too shall we reap. Let us rededicate ourselves to a world that provides bountiful harvests for us all not just today, but for many generations to come.

NOW, THEREFORE, I, BARACK OBAMA, President of the United States of America, by virtue of the authority vested in me by the Constitution and laws of the United States, do hereby proclaim April 22, 2009, as Earth Day. I encourage all citizens to help protect our environment and contribute to a healthy, sustainable world.

IN WITNESS WHEREOF, I have hereunto set my hand this twenty-second day of April, in the year of our Lord two thousand nine, and of the Independence of the United States of America the two hundred and thirty-third.

BARACK OBAMA

Jour de la Terre


Aujourd'hui, 22 avril, nous célébrons le jour de la Terre (Earth Day en anglais). Google participe activement à cette fête et en fait la promotion chaque année via de magnifiques doodles (nom donné aux adaptations du logo de la société sur la page d'accueil). Voici celui de cette année.


Earth Day a démarré le 22 avril 1970 à l'initiative du sénateur Gaylord Nelson, sous une forme inspirée par les manifestations anti-Vietnam comme il l'explique dans cette interview. Dans son esprit, le Earth Day avait pour ambition de faire prendre conscience aux politiques et au public de la fragilité de notre planète et de la nécessité à la protéger. Même si aujourd'hui près de 500 millions de personnes dans 175 pays célèbrent la Terre à cette date, la prise de conscience globale et surtout le changement général des mentalités tardent à venir.


Le salut de cette Terre que nous honorons aujourd'hui viendra-t-il de l'Espace ? Le thème du pouvoir des photos de la Terre prise de l'Espace a été débattu dans un précédent post "Le Portrait de Gaïa" et est au coeur de mon projet de roman Le Siècle bleu. Ces photos de la Terre ne sont pas cependant uniquement le fruit du hasard.


Au Vème siècle avant J.-C., Socrate, toujours visionnaire, fut le premier à l'imaginer : L'homme doit s'élever au-dessus de la Terre-aux limites de l'atmosphère et au-delà- ainsi seulement pourra t-il comprendre tout à fait le monde dans lequel il vit


En 1948, l’astronome Sir Fred Hoyle (détracteur de la théorie du Big Bang à laquelle il donna malgré lui le nom, mais aussi initiateur de la théorie de la panspermie sur l'origine spatiale des formes de vie primordiales) déclara : Quand on pourra avoir une photographie de la Terre, prise de l’extérieur, quand le complet isolement de la Terre deviendra évident, une nouvelle idée, plus puissante qu’aucune autre au cours de l’histoire, sera libérée. 

Mais rien ne se produisit. Rien ne se serait peut-être produit si en février 1966, si l'Américain Stewart Brand, l'une des figures fortes de la contre-culture américaine, n'avait pas eu une vision en prenant du LSD à San Francisco. Perché sur le haut d'un toit, il admirait la succession de gratte-ciels de la ville. Les bâtiments ne lui parurent soudain plus parallèles mais au contraire se courber sur eux-mêmes. Brand eut la sensation profonde d'apercevoir la rotondité de la Terre et plus globalement d'observer la Terre de l'extérieur. Brand se rappela alors d'une conférence de l'architecte visionnaire Buckminster Fuller où celui-ci affirmait que l'Homme percevait la Terre comme plate et infinie, et que c'était la racine de son comportement inadapté. 

Après ce trip qui l'a marqué à vie, Brand s’est demandé pourquoi notre civilisation n’avait toujours pas pris une photo de la Terre tout entière. D’après lui, si nous avions une telle photo couleur, nous ne verrions plus la Terre de la même manière. 

Pour faire évoluer la situation et forcer la NASA à publier un tel cliché (il pensait que la NASA les retenait sciemment), il a imprimé des badges avec le slogan « Why Haven’t we Seen a Photograph of The Whole Earth Yet ?" qu'il vendit sur les campus de Stanford et Berkeley. Il en fit parvenir également aux membres du Congrès, aux ingénieurs de la NASA et aux scientifiques russes, ainsi qu’à Marshall Mc Luhan (sociologue canadien, spécialiste des médias de masse) et aussi Buckminster Fuller. Buckminster Fuller lui répondit humoristiquement qu’il pourrait au mieux en photographier une moitié !

Deux ans plus tard, les efforts de Stewart Brand payèrent : en 1968 les astronautes de la mission Apollo 8 ramenèrent la photo dite EarthRise. 


Mais ce n'est qu'en 1972 qu'Apollo 17 exhaussa son rêve et ramena un cliché de la Terre Pleine baptisé forcément Whole EarthStewart Brand n'est probablement pas directement responsable de la publication de ces photos, mais en tout cas il a largement contribué à les populariser.


Comme expliqué à de nombreuses reprises sur ce blog, ces deux photos ont fait le tour du monde et ont joué un rôle capital dans l'éveil planétaire et l'émergence des mouvements écologistes il y a 40 ans comme GreenPeace, les Amis de la Terre ou le Earth Day. Et ce n'est pas par hasard que la photo Whole Earth figure sur le drapeau du jour du Jour de la Terre. Ni que la NASA célèbre aujourd'hui le Earth Day (le site propose d'ailleurs les plus belles photos de la Terre prises de l'Espace).



Le Jour de la Terre doit donc à Socrate, Fred Hoyle, Buckminster Fuller et Stewart Brand. Rendons leur également hommage aujourd'hui.


Je vous conseille ardemment de vous intéresser à Stewart Brand. En 1968 il a fondé le "Whole Earth Catalog", catalogue d'achats par correspondance spécialisé dans la diffusion d'outils pour la compréhension des systèmes, la survie, les communications, l'artisanat, la vie en communauté, l'éducation. Ce catalogue (dont on peut trouver d'occasion d'anciennes éditions sur le net) a révolutionné les mentalités. 


Brand a ensuite fondé la revue CoEvolution Quarterly qui a publié notamment l'article séminal de James Lovelock sur l'hypothèse Gaïa. En 1985 il a fondé The WELL, première communauté virtuelle moderne. Plus récemment, en 1996 il a créé la Long Now Foundation, dont le but est de créer une horloge capable de fonctionner 10 000 ans. Je reviendrai un jour sur ce projet fascinant. En attendant, n'hésitez pas à vous rendre sur le site de la Long Now Foundation pour suivre leurs conférences (les X Seminars) dont les thèmes sont plus passionnants les uns que les autres. Un livre retraçant la vie de Stewart Brand a été publié l'an dernier : From Counterculture to Cyberculture: Stewart Brand, the Whole Earth Network, And the Rise of Digital Utopianism.


dimanche 19 avril 2009

2012



Le 21 décembre 2012, jour du solstice d'hiver, correspond à la fin du calendrier Maya. A cette date, ce peuple a prédit la fin du monde. Ou plutôt à la fin du monde tel qu'on le connaît et la naissance d'un autre, qui requerra que les humains changent s'ils veulent survivre. Jusqu'à cette transition, l'histoire du monde devrait s'accélérer, les événements que nous traversons (crise économique, crise climatique) en sont les manifestations. Pour les Mayas, grands spécialistes d'astronomie, le 21 décembre 2012 on assistera à un "alignement galactique" (la Terre, le Soleil et le Centre galactique ), phénomène qui se reproduiraient seulement tous les 25800 ans. 


La littérature new age (qui m'a toujours fascinée par sa "créativité" même si les arguments sont souvent maigres lorsque l'on creuse un peu...) nous prédit l'Apocalypse, le réveil des crânes de cristal, le retour de la planète X (Nibiru), une augmentation du nombre des crop circles... Difficile d'y croire, mais c'est comme la magie, on a toujours une fraction de notre cerveau qui est réceptive à ces théories, et ces livres sont toujours rafraîchissants. Voir par exemple, le "2012, le rendez-vous" de Sylvie Simon aux Editions Alphée qui remporte beaucoup de succès. Sylvie Simon sera d'ailleurs à l'Entrepôt à Paris le 27 mai 2009 pour une conférence sur son livre.


D'après cette littérature, on pourrait assister à un inversion des pôles magnétiques terrestres (et même un inversement du sens de rotation de notre planète, ce qui évidemment serait "mal"). Cette inversion des pôles magnétiques s'accompagnerait aussi d'un déplacement du manteau terrestre ; des zones de la Terre aujourd'hui tempérées se retrouveraient aux pôles provoquant des raz de marée sans précédent. Cette théorie dite du "earth shifting crust", a été élaborée en 1958 par Charles Hapgood dans son livre du même nom, dont la préface a été écrite par Albert Einstein. Il y a 26 000 ans, une civilisation très avancée (la fameuse Atlantide) se serait ainsi développée sur l'Antarctique actuelle, terre se trouvant alors au coeur des océans. Cette civilisation aurait été prise par les glaces et le reste du monde aurait été balayé par la montée des eaux (d'où l'importance du mythe du déluge dans toutes les traditions anciennes). Seuls quelques élus réfugiés sur de grands navires postés en haut des plus hautes montagnes s'en seraient tirés (les arches de Noé...) et aurait permis la poursuite de la civilisation en Inde ou en Amérique du Sud. 

Pour appuyer ses dires, Hapgood s'appuie sur la carte de Piri Reis, oeuvre du cartographe ottoman éponyme qui l'aurait tracée en 1513. La partie inférieure décrirait parfaitement les côtes de l'Antarctique sans glace (que donc seule une civilisation ayant connue l'Antarctique dans cet état aurait pu dessiner). Ces affirmations font évidemment l'objet de nombreuses controverses, surtout qu'aujourd'hui on dispose d'images satellites de la découpe de la côte du continent antarctique (à la différence de l'Arctique, l'Antarctique est une terre).


En tout cas, ces théories forment une trame idéale pour un roman (l'idée me démange depuis longtemps, mais pour Le Siècle bleu j'ai préféré rester sur des choses plus rationnelles - quoique -, mais je n'ai pas résisté à situer l'action en décembre 2012 !) ou le scénario d'un film catastrophe. Sans surprise, Hollywood vient d'ailleurs de s'en emparer. Le film 2012, réalisé par le maître du genre Roland Emmerich (Stargate, Independence Day, Godzilla, The Day after tomorrow, 10 000 BC...) sortira en France le 11 novembre 2009. La bande annonce est absolument incroyable. Je vous laisse juger, en tout cas moi j'irai !



Quand on voit cela, on espère sincèrement que les Mayas se sont trompés...

vendredi 17 avril 2009

Moon, le Film

MoonUn film sur la secte du même nom ? Non, l’histoire d’un astronaute. Le titre paraît manquer cruellement d’originalité. Pourtant derrière, se cache un film qui risque de faire sensation et de marquer une nouvelle étape dans les films de science-fiction. Certains parlent du nouveau 2001. Lors de sa présentation en janvier au Sundance Film Festival, il a reçu un flot de critiques positives et a été acheté par Sony (le site du film). Il faut savoir que le réalisateur Duncan Jones, n’est autre que le fils de David Bowie (Zowie Bowie de son vrai nom).



Âgé de 37 ans, Moon est son premier film. Il raconte l’histoire de Sam, un astronaute (l’excellent Sam Rockwell) envoyé seul sur la Lune pendant 3 ans pour gérer une usine d’extraction d’hélium 3. Son unique compagnon est un ordinateur (réminiscence de HAL dans 2001 ?) dont la voix est prêtée par Kevin Spacey. Alors qu’il approche de la fin de son séjour et qu’il s’apprête à retrouver sa femme et sa fille, Sam commence à éprouver des sensations très bizarres et son patron semble préparer un plan funeste…


Vous pouvez regarder la bande-annonce ici :



La musique du film est signée par Clint Mansell, qui s’était fait connaître en 1998 en composant la musique de Pi, le chef d’œuvre de Darren Aronofsky. Depuis Clint Mansell a composé la musique d’une vingtaine de films. Si vous ne connaissez pas Clint Mansell, prenez 8 minutes, mettez votre casque et écoutez « Death is the Road to Awe », morceau majestueux tiré de la bande originale de The Fountain, autre film inoubliable de Darren Aronofsky.


Pas étonnant que le fils du créateur de Space Oddity ait pu faire une telle merveille. Les chiens ne font pas des chats. Pour le plaisir, cliquez ici pour écouter encore une fois l’histoire du Major Tom, le chef d’œuvre de son père, composée en 1969, l’année des premiers pas sur la Lune.


La sortie du film est prévue pour le 12 juin aux Etats-Unis. Aucune date prévue pour l’instant en France.


PS : en découvrant ce film, j'ai eu peur de trouver un clone de mon projet de roman, mais finalement ça va, certains thèmes sont proches, mais globalement ça n'a rien à voir !