dimanche 1 janvier 2012

Bonne année 2012 avec Ombres et Lumières !



Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente année 2012. La date définitive de sortie d'Ombres et Lumières, le tome 2 de la sage Siècle bleu, a été fixée définitivement au jeudi 10 mai 2012, donc plus que quatre mois d'attente (plus de détails sur l'avancement d'Ombres et Lumières tout en bas de ce message). Pour vous faire patienter et surtout vous souhaiter une excellente année 2012, voici un texte inédit que je viens d’écrire spécifiquement pour vous. Cela vous donnera un avant-goût de l'ambiance du tome 2. A très bientôt !
Amitiés bleues,
Jean-Pierre.

La Lune et les Hommes
L’Univers. Cent milliards de galaxies, catapultées par l’énergie du Big Bang. Parmi elles, la Voie lactée et ses centaines de milliards d’étoiles. Sur une des extrémités de cette spirale furieuse, le Soleil brillait, entouré de sa cohorte de planètes. La Terre, petite bille bleue tiède et fragile, aux couleurs et aux formes de vie si variées, n’avait pas d’équivalent dans un proche voisinage. Cela provoquait la jalousie de la Lune dont la surface, battue par les météorites et grêlée de cratères, n’était qu’une vaste étendue de régolithe, poussière sans vie, grisâtre, abrasive et riche en hélium 3.
Pour sortir de sa solitude, la Lune ne disposait que d’une seule chance : la fascination qu’elle exerçait sur les créatures de la Terre. Un jour, l’une d’entre-elles, plus intelligente et audacieuse que les autres, accomplirait peut-être le grand saut. Le voyage n’était pas long, mais l’attente fut interminable. Elle dura plusieurs milliards d’années.

Le 13 septembre 1959, la Lune ressentit un impact de nature différente. Ce n’était pas une météorite. C’était autre chose. Une machine artificielle qui avait explosé en percutant sa surface. Une sonde automatique fabriquée par le peuple de l’Union soviétique. Luna 2. Dans la décennie qui suivit, d’autres sondes Luna se succédèrent, ainsi que des machines américaines. Elles l’auscultaient. Mais aucun être vivant ne vint.

Le 20 juillet 1969, cela se produisit enfin. L’atterrisseur Eagle de la mission Apollo 11 se posa à sa surface. Deux bipèdes en débarquèrent. Des Hommes. La Lune se réjouit de leur arrivée, mais elle déchanta rapidement. Ils foulèrent son sol pendant deux heures et demie puis repartirent. Quatre mois plus tard, la Lune, désespérée, vit arriver une nouvelle mission, Apollo 12, dont l’équipage ne demeura guère plus longtemps.
En trois ans, elle reçut en tout six brèves visites. À chaque fois, les hommes repartirent avec des échantillons de roches. Puis, en 1972, ce manège s’arrêta. Les douze hommes n’étaient restés au total que cent soixante heures. La Lune se demanda si elle était si inintéressante et plongea dans un grand désarroi. La vie ne viendrait plus jamais égayer sa surface. Ils préféraient certainement leur paradis terrestre et elle les comprenait. Elle se consola avec les objets qu’ils avaient laissés : des drapeaux, des balles de golf, des empreintes, des réflecteurs, des souvenirs personnels, des jeeps, des plaques commémoratives…
Son objet favori était un petit disque de silicium sur lequel les représentants des peuples de la Terre avaient gravé des messages de paix. La Lune ne se lassait pas de lire que ces visites avaient été leur plus grand accomplissement. Elle se demandait bien qui étaient ces Hommes, trop occupés, trop pressés, qui n’avaient même pas fait attention à elle. Pourtant, elle les aimait.
Au cours des trois décennies qui suivirent, quelques rares sondes continuèrent à alunir. Puis, soudain, en 2006, le rythme des visites s’intensifia à nouveau. Des machines européennes, japonaises, indiennes, chinoises, américaines et d’autres appartenant à des compagnies privées. La Lune se prépara au retour des hommes.

Quelques années plus tard, de lourds containers se posèrent. Une arme terrible se trouvait à l’intérieur de l’un d’eux. La Lune était inquiète. L’ère pacifique de l’exploration spatiale était-elle révolue ? Peu après, un nouvel équipage débarqua, formé d’une femme et de trois hommes. Columbus 11. Que cherchaient-ils ? Elle eut vite la réponse : l’hélium 3. Une ressource quasi-inexistante sur Terre. La Lune se demanda bien à quoi elle pourrait leur servir.

L’un des astronautes s’approcha de l’arme et provoqua une explosion. La Lune fut horrifiée par la violence de cet acte. Tous moururent sauf un. Le plus jeune d’entre eux. Il s’appelait Paul Gardner. Terrorisé, il se réfugia à l’intérieur d’un tube de lave solidifiée, dans un habitacle étanche trouvé dans un des containers. Depuis une semaine, il était bloqué là, avec elle. Il avait peur. Il était malade. La Lune se demandait comment elle pouvait l’aider.

Paul Gardner était différent des autres humains. Il rêvait sans cesse et réagissait à sa présence. Il lui expliqua que la Terre et les Hommes étaient en danger. La Lune n’avait jamais imaginé que sa grande sœur puisse être le lieu de crises si graves. Comment pouvait-on gâcher la chance de vivre sur une si belle planète ? Mais Paul Gardner n’était pas du genre à renoncer. Il avait une confiance et un amour infini pour son espèce.
Malgré son état de sa santé précaire, il continua à effectuer des sorties pour comprendre ce qui s’était passé, et il découvrit enfin le secret de cette arme. Le peuple américain voulait barrer l’accès de la Lune aux Chinois. L’hélium 3 était trop précieux pour être partagé. Ébranlé, il informa Abel, son meilleur ami, avec ce qu’il restait de son système de communication. Il savait que cette information pouvait avoir des répercussions terribles. Pour éviter le pire, l’humanité avait besoin simultanément d’un élan d’espoir. Il lui prépara alors un nouveau message.

Je suis certain que ce siècle, si noir, pourrait devenir bleu.
Il suffit de peu de choses, juste que nous le voulions ensemble.
Cet effort doit s’inscrire dans la durée.
Un siècle par exemple.
Le temps nécessaire pour bâtir une cathédrale.
L’humanité doit inscrire son action dans un temps qui la dépasse.
C’est ça : rêvons d’un Siècle bleu.
Celui de la réconciliation entre les Hommes, la Terre et le Cosmos.
Celui qui permettra à nos enfants de continuer à vivre normalement.
Celui dont les générations futures pourront être fières.
Pensons à leur joie si nous réussissons.
Et à notre honte si nous échouons.
Nous pouvons réussir.

La Lune ignorait si l’on viendrait chercher Paul Gardner, mais elle se promit de le protéger jusqu’à ce qu’il mène à bien son plan, le Siècle bleu, pour sauver sa voisine la Terre.




PS : Quelques nouvelles d’Ombres et Lumières, le tome 2 de Siècle bleu. Comme indiqué au mois de septembre, en raison de l'embouteillage médiatique provoqué par les élections présidentielles, mon éditeur a choisi de décaler la date de sortie de janvier à après le second tour. La date officielle vient d’ailleurs d’être fixée au jeudi 10 mai 2012 (avant les week-ends de l'Ascension et de Pentecôte, ce qui vous donnera l'occasion de le lire au calme). J’ai profité de ce délai additionnel pour reprendre tout le texte (près de 50% plus long que le premier soit 650 pages) et préparer une troisième et ultime version du manuscrit. La première avait été remise au mois de mai 2011, la deuxième mi-août, la troisième le 6 décembre. Dans cette dernière version, j'ai notamment retravaillé beaucoup le style (un des points faibles du tome 1 à mon goût), le rythme, le dosage entre action et informations et surtout j'ai essayé de rendre le tome 2 aussi indépendant que possible du tome 1 (même si c'est la suite du précédent) pour pouvoir toucher un public plus large. J’ai aussi complètement remanié le début et la fin. Cette dernière version m'a semblé bien meilleure que les deux précédentes et finalement j'étais content de pouvoir disposer de ce délai additionnel.

Depuis début décembre, je suis entré dans une quatrième phase avec l'aide une éditrice (Camille von Rosenschild qui, pur hasard, fut en charge de l’excellent livre « Le dormeur du val » sur l’affaire Robert Boulin que j'avais justement chroniqué sur ce blog en début d'année 2010). Elle s’occupe de proposer des modifications syntaxiques sur le texte : répétitions, concordance des temps, recherche du mot juste, allégement de certaines tournures etc. C’est une phase très fastidieuse pour elle et pour moi aussi, car nous devons discuter une à une de chaque modification (car certaines peuvent altérer le sens). C'est aussi l'occasion pour moi de revenir une dernière fois sur des choses que je voulais changer. Cela va continuer à me remplir toutes mes nuits jusqu’à la mi-janvier (car je vous le rappelle, à part écrire j'ai un vrai travail et une famille la journée...). À cette date-là, nous allons relire une dernière fois le texte qui sera remis à la maison d'édition JBz&Cie le 23 janvier. Il restera alors à l'éditeur de mettre le texte en forme de façon à pouvoir sortir des épreuves reliées destinées aux journalistes et aux libraires à la mi-février. Cela leur laissera le temps de le lire et de préparer, j'espère, de beaux articles pour la sortie du livre, le 10 mai 2012. L’heure de vérité, celle du jugement, approche.

Avant la sortie, il restera encore une étape de correction orthographique et de chasse à la coquille, ultime relecture. Cela en fera six en tout. Il aura donc fallu autant de temps (9 mois) pour "peaufiner" le texte que pour écrire la première version. 18 mois en tout donc depuis le début de l'écriture en août 2010. Avec ça, on ne pourra pas dire que le travail aura été bâclé… J’espère au moins qu’il vous plaira ;-)

A la demande de nombreux lecteurs, à partir de début février, je vais m'atteler à un gros projet qui me tient à coeur depuis très longtemps : mettre en ligne toute la documentation et les références utilisées pour écrire le tome 1 (et si possible le tome 2) de Siècle bleu. C'est un gros travail mais qui devrait vous éclairer davantage sur les sources d'inspiration (le plus souvent réelles) de ce projet et surtout vous donner de nombreuses pistes d'approfondissement. Plus d'infos sur ce projet en février donc !

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